Le polyomavirus
QUELS OISEAUX SONT PLUS À RISQUES?
Toutes les espèces de perruches et perroquets sont susceptibles d’être affectés par la maladie. Cependant, les inséparables, les perruches et les cockatiels sont très souvent affectés par la maladie sans nécessairement démontrer de signes cliniques. Ils sont par contre une source importante de contamination pour les autres oiseaux. De plus, les jeunes sont particulièrement fragiles au polyomavirus comparativement aux individus adultes.
TRANSMISSION
Bien que le mode de transmission de la maladie n’aie pas encore été fermement établi, la maladie semble vraisemblablement se transmettre par inhalation du virus (transmission par l’air). Les individus infectés excrètent le virus dans l’environnement par l’intermédiaire de leurs selles, de leur sécrétions respiratoires et de leur poudre de plume, et ce durant une période variant de 4 à 16 semaines. Chez les oiseaux ayant un système immunitaire déficient, cette période peut être significativement plus longue, voir même continuelle. De plus, la transmission par contact indirect, c’est-à-dire par l’intermédiaire d’objet ou même par l’humain ayant été en contact avec un animal infecté est possible.
SIGNES CLINIQUES
- Augmentation de mortalités au nid
- Distension au niveau de l’abdomen (ascite, augmentation du volume du foie, etc)
- Signes neurologiques divers
- Pousse anormale ou absence des plumes, des ailes (rémiges) et de la queue (rectrices) (surtout chez les perruches)
- Difficulté à respirer (surtout chez les jeunes cacatoès)
- Chez les adultes, l’infection est souvent asymptomatique (sans symptôme)
PATHOGÉNIE
Le polyomavirus cause des problèmes au niveau de plusieurs organes. Il entraîne une nécrose du foie, des problèmes au niveau des reins (glomérulopathie immunogénique), des hémorragies généralisées, etc. Les signes cliniques de la maladie apparaissent généralement 10 à 14 jours après l’exposition au virus. Cette période peut par contre varier. Certains individus sont affectés par la maladie, mais ne développent pas de signes cliniques. Cependant, ils demeurent porteurs du virus pendant une certaine période de temps variant de quelques semaines à quelques mois. Durant cette période, ils continuent d’excréter le virus dans l’environnement, pouvant ainsi contaminer d’autres oiseaux. Certains individus réussissent à combattre l’infection et éliminent le virus. Une autre maladie, la maladie des plumes et du bec (voir le résumé sur ce sujet), peut favoriser une infection au polyomavirus en affaiblissant le système immunitaire.
DÉTECTION DE LA MALADIE
Il est possible de détecter la maladie même lorsque l’oiseau ne démontre pas de signes cliniques. Pour ce faire, un échantillon sanguin et des écouvillons du cloaque et des choanes sont prélevés en hôpital.
PRÉVENTION ET CONTRÔLE DE LA MALADIE
Puisqu’il n’existe pas de traitement précis pour la maladie, il faudrait idéalement tester tout nouvel oiseau pour la maladie, surtout si plusieurs jeunes oiseaux sont gardés à la maison, ou bien si l’oiseau a potentiellement des contacts avec d’autres oiseaux comme par exemple lors de pension ou de visite. Il est également recommandé d’effectuer les tests de dépistage si l’origine de l’oiseau est indéterminée, douteuse ou à risque. Une désinfection de l’environnement est également primordiale. D’après les dernières données, ce virus serait très résistant à plusieurs désinfectants et à différentes conditions environnementales.
Les désinfectants efficaces seraient donc: l’Oxyfresh (1 :400), l’eau de javel (1 :10), l’éthanol 70% ainsi que l’Avinol-3 (phénol synthétique). Un nettoyage complet doit toujours être effectué avant toute désinfection. Idéalement, la nourriture, les jouets et autres matériels ne devraient pas provenir d’un endroit où des oiseaux non testés sont présents. Il existe un vaccin contre le polyomavirus. Celui-ci semble assez efficace. Il est principalement utilisé en contexte d’élevage ou dans les grandes colonies d’oiseaux.