La stérilisation des animaux de compagnie est une procédure fortement encouragée par les professionnels de la santé animale. Depuis 2013, l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux tient même une Semaine nationale de la stérilisation animale au Québec (SNSAQ) chaque année en février. Dans le cadre de la 8e édition de cette semaine de sensibilisation, voici les réponses à cinq questions fréquentes sur la fameuse grande opération.

À quel âge faut-il faire stériliser son animal de compagnie?

L’âge recommandé varie selon plusieurs facteurs, notamment parce que les animaux atteignent leur maturité sexuelle à des âges différents selon leur espèce et leur taille. Pour les chiens de petites races et les chats, on recommande généralement de procéder à la grande opération entre 6 et 8 mois alors que chez les chiens de grandes races, on suggère de le faire autour d’un an. Votre médecin vétérinaire saura vous dire s’il est temps de faire stériliser votre compagnon.

En quoi consiste la stérilisation?

Réalisée sous anesthésie générale, la stérilisation animale ne peut être réalisée que par une équipe vétérinaire qualifiée. Chez le mâle, l’opération consiste à retirer les testicules alors que chez les femelles, c’est le corps utérin qui est enlevé. L’intervention nécessite une ou des incisions de petite taille : les plaies en résultant ne sont donc généralement pas très importantes.

Quels sont les désavantages de ne pas stériliser son animal?

Les désagréments sont nombreux. D’abord, chez les mâles, l’urine des animaux non stérilisés a tendance à avoir une odeur très prononcée et tenace. Les batailles et les blessures en résultant sont aussi plus fréquentes. Cela augmente par le fait même le risque de contracter des maladies graves.

Du côté des femelles, les chaleurs sont importantes, voire continuelles, pendant la saison estivale. Chez les chattes, cette période s’accompagne de beaucoup de vocalises (pas toujours agréable pour vous ou le voisinage). Chez les chiennes, les chaleurs sont plutôt accompagnées de saignements. Les femelles non stérilisées voient aussi augmenter leurs risques de développer des tumeurs mammaires et des maladies des ovaires et de l’utérus. La gestation et la mise bas peuvent également amener leur lot de complications.

Peu importe le sexe, les animaux chez qui on ne pratique pas la stérilisation ont également davantage tendance à vouloir s’enfuir pour trouver un partenaire de reproduction.

Tout ça, c’est sans parler du fait qu’en ne procédant pas à la grande opération de son compagnon, on risque aussi de contribuer au problème surpopulation animale liée aux animaux non stérilisés… Quand on pense que deux chats non stérilisés peuvent donner plus de 20 000 chats au bout de seulement 4 ans, on réalise très bien l’importance de cette intervention pour éviter de remplir les cages de la SPCA ou encore les euthanasies…

Est-ce que mon animal aura une belle vie même s’il ne connaît pas les joies d’être parents?

Il est faux de croire que d’avoir une portée est nécessaire à une vie épanouie chez l’animal. Ce sentiment résulte souvent d’une projection de nos propres désirs et émotions humaines sur notre compagnon. Une fois stérilisé, votre chat ou votre chien ne ressentira plus de pulsions hormonales sexuelles et vivra une vie heureuse et équilibrée.

L’idée d’avoir une portée à la maison peut sembler amusante au premier abord. Cependant, à long terme, cela implique de trouver une famille pour chaque chiot ou chaton et de prendre en charge les divers soins vétérinaires de tous les membres de la portée (en plus de ceux de la mère).

Que devrais-je faire ou surveiller à la maison après la stérilisation?

Avant que votre animal ne quitte la clinique avec vous, l’équipe médicale vous renseignera sur les gestes à poser à la maison. Il faut s’assurer que l’animal ne lèche pas sa plaie. Il existe quelques outils pour l’en empêcher : outre le fameux cône blanc, des pyjamas et des collets spéciaux sont également offerts. En cas de doute ou d’inquiétude une fois de retour chez vous avec votre compagnon, n’hésitez jamais à communiquer avec le personnel de votre établissement vétérinaire.